Printemps 2022 (suite 9)

Vingt kilomètres séparent Lisbonne de Sintra. Vingt kilomètres d’autoroute qui longe des zones commerciales et des cités dortoirs. Lorsque le car s’arrête, on est tout étonné de se retrouver dans une oasis de verdure et de fraîcheur qui domine une ville de 380 000 habitants. Les Romains, puis les Maures, s’étaient déjà établis sur ce site où ils bénéficiaient d’un microclimat et d’une situation dominante.

De la colline de Sintra, la vue s’étend jusqu’à l’océan.

Plus tard, Sintra devint la résidence d’été de la famille royale portugaise et a attiré un grand nombre de riches aristocrates qui y construisirent de luxueux manoirs et villas sur tout le flanc de la colline.

Maisons cossues accrochées à la colline.

Nous découvrons en début de matinée la Quinta da Regaleira, un palais construit au début du 20e siècle et son jardin exotique, le tout imaginé par un millionnaire au goût éclectique. Avec la complicité d’un architecte aux idées aussi délirantes que les siennes, il a voulu faire de sa propriété un condensé de tous les styles qu’il appréciait : gothique, Renaissance, manuélien. La franc-maçonnerie y est également présente . Le résultat est surprenant mais non dépourvu de charme.

Statues et végétation s’entrelacent
La tour de la Regaleira symbolise la lumière et la connaissance.
Mosaïque représentant deux pélicans, symboles chrétiens.
Le propriétaire du palais avait envie d’avoir dans son jardin un arbre foudroyé. Il n’y en avait pas. Qu’à cela ne tienne, il en fit construire un en briques et il « l’habilla ». Le résultat est plutôt réussi, mais le temps a quelque peu dégradé  » l’écorce » comme en témoigne la photo suivante.
Les briques commencent à être apparentes !
Fougère arborescente vivante !
Le puits initiatique de 27 mètres de profondeur évoque l’idée de la mort et de la renaissance.
Au fonds du puits, un petit couloir permet de retrouver l’air libre.
Un château de conte de fées apparaît derrière le feuillage. C’est la résidence du propriétaire, original s’il en est !
La chapelle.
Notre parcours initiatique nous amène finalement à la demeure du propriétaire que nous visitons très rapidement : l’intérieur est aussi déjanté que l’extérieur !

Le palais royal, situé au coeur de la vieille ville de Sintra, domine le paysage avec ses deux cheminées coniques.

Fondé sous la domination arabe au 10e siècle afin de servir de résidence au gouverneur maure, le palais fut ensuite habité par les rois portugais pendant près de huit siècles, soit comme résidence royale d’été, soit comme pavillon de chasse. Les multiples styles architecturaux qui le caractérisent sont l’empreinte de ses propriétaires successifs. Depuis 1910, le Palais national est devenu propriété de l’Etat, mais il n’a été ouvert au public qu’au cours des années 1930, après d’importants travaux de restauration.

Salle des Blasons, magnifiquement décorée d’azulejos bleus du 16e siècle.
Le plafond en coupole de la Salle des Blasons est constitué de caissons peints représentant les blasons de 72 familles nobles portugaises du début du 16e s. Un absent : celui de la famille qui conspira contre Jean II.
Salle des cygnes: son plafond commémore le mariage d’Isabelle de Portugal et de Philippe le Bon.
Lit d’apparat: il était utilisé pour trois occasions : lors de la naissance, lors de la nuit de noces et lors du décès.
Détail du travail d’orfèvrerie de la tête de lit.

Nous rentrons à Lisbonne par le bord de mer et nous nous arrêtons à Estoril pour prendre un bol d’air marin tout en admirant les surfers qui s’éclatent dans des rouleaux impressionnants.

C’est jour de grande marée: les chaises-longues sont sur le point d’être prises d’assaut par les vagues et les habits des surfers sont sauvés in extremis par un surveillant de la plage.

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