Rédigé par Monique
Nous quittons le refuge des Merveilles aux alentours de 8h30 pour rejoindre celui de Valmasque situé dans une autre vallée. Une grimpette de 650m jusqu’au col séparant les 2 vallons nous attend.
De nombreuses gravures rupestres s’égrainent le long du parcours, prétextes à des pauses bienvenues. Arrivées au col, nous nous installons à l’abri du vent pour pique-niquer. Comme toujours en montagne, à toute montée succède une descente. Par chance, le versant nord est moins escarpé que le sud, si bien que nos genoux ne sont pas soumis à trop rude épreuve. Pour arriver au refuge, le sentier est tracé à une centaine de mètres au-dessus de trois lacs de montagne, entourés de champs de rhododendrons en pleine floraison. C’est superbe!
Le refuge, qui peut accueillir 54 personnes, affiche complet. Heureusement, nous avons réservé nos couchettes ! Deux toilettes, une douche – glacée bien sûr – et deux lavabos sont à disposition des randonneurs transpirants… Nous pensons avec un brin de nostalgie à nos cabanes du CAS dont le « luxe » est parfois critiqué. Ici, l’hébergement est simple mais acceptable, l’accueil chaleureux. Rien de comparable avec notre vécu dans certains refuges sur le GR20 en Corse.
Après une nuit plus ou moins reposante et un petit-déjeuner frugal, nous nous remettons en route pour rejoindre Castérino où nous reprendrons le car qui nous ramènera à Tende. Mais après 3 jours en montagne durant lesquels nous nous sommes simplement nourries, une pause gourmande s’impose : nous nous installons à la terrasse du meilleur resto de Castérino où Martine commande un tartare de boeuf et moi 2 truites aux amandes, le tout très bien apprêté.
A l’arrivée au camping, une douche délicieusement chaude mettra un terme à ces trois jours de découvertes dans le sud du Mercantour.
FAUNE ET FLORE
Au cours de nos 4 journées de randonnée, nous avons pu admirer la richesse de la flore de la région: situé à un carrefour d’influences climatiques et géologiques, le parc national du Mercantour abrite des espèces qui poussent sur des sols calcaires, d’autres sur des sols acides, certaines s’accommodent de terrains secs et chauds, d’autres préfèrent la fraîcheur et l’humidité de la montagne.
En cette période de l’année, entre 1000 et 1500m, le Lys Martagon abonde.
Plus haut, fleurissent des espèces plus alpines : Gentiane de Koch, Gentiane printanière, Jourbarbe aranéeuse, petite Soldanelle à proximité des dernières taches de neige…
Dans le parc, chamois, marmottes et bouquetins abondent et sont étonnamment peu farouches: à plusieurs reprises, des chamois ont traversé le sentier devant nous, ils nous ont observées et élégamment, sans panique, en quelques enjambées, ils ont disparu de notre champ de vision.
Près du refuge des Merveilles, les pêcheurs possèdent une cabane à proximité de laquelle ils déposent un pain de sel pour attirer les Ongulés. Après le repas du soir, nous avons rechaussé nos souliers de marche et nous nous sommes dirigées vers cet abri, nos jumelles autour du cou, dans l’espoir de pouvoir observer des animaux. Nous n’avons pas été déçues : 7 ou 8 chamois, jeunes et adultes, s’affairaient autour de la cabane. Sur leur corps pendait encore le reste de leur pelage d’hiver. Eux aussi nous observaient mais la nuit commençant à tomber, c’est nous qui sommes parties les premières!
Au refuge de Valmasque, les couchettes qui nous ont été attribuées étaient situées juste sous la fenêtre du dortoir. Ça nous a apporté beaucoup de fraîcheur et, le matin, lorsque j’ai jeté un coup d’oeil à l’extérieur, quelles n’ont pas été ma surprise et ma joie, d’apercevoir, à une vingtaine de mètres de la cabane, une bonne dizaine de bouquetins, qui venaient se ravitailler en sel. En fait, le mâle dominant s’est approprié le pain, déposé là par le gardien, chassant ses congénères, contraints à attendre que le « chef » veuille bien leur céder la place.
Ces rencontres avec la faune sauvage ont été des moments magiques.
Mais n’oublions pas les papillons qui accompagnent la diversité de la flore. Nous en avons vu beaucoup: des noirs, des noirs et blancs, des bruns, des jaunes… J’ai fait des dizaines de photos pour un résultat plutôt maigre: le temps de régler l’ouverture du diagragme, la vitesse d’obturation, les isos, de faire la mise au point, le papillon est allé se poser sur une autre fleur et tout est à recommencer. La macro-photo de papillons est une école de patience!