Bretagne: La Côte de Granit Rose

Article rédigé par Monique

Du 27 au 30 juin

Serait-ce une nouvelle espèce de coquillage ?
Il y a rose … et rose …..

Lundi, après le départ de nos amis qui nous ont quittées la veille, nous mettons le cap sur la Côte de Granit Rose, un site réputé et touristique qui s’étend sur 8 km à l’ouest de Perros-Quirec. Cette station balnéaire s’est développée grâce aux atouts qu’offre sa côte: grandes plages de sable – blanc ou rouge brique, fin ou grossier – abritées par des pins et des criques dissimulées derrière des amas de rochers rose brun aux formes étranges. Certains ont été affublés de noms farfelus: « le Sabot renversé », la Tête de mort », le Chapeau de Napoléon » …. D’autres ont été gratifiés de noms plus familiers: « la Tortue », le Lapin », la Bouteille renversée … Devant ces énormes blocs, chacun peut laisser libre cours à son imagination.

Un sentier, appelé ici aussi « Sentier des douaniers », suit la côte au plus près. Nous l’avons arpenté d’est en ouest, d’ouest en est, sous la pluie, sous le crachin, éclairé par des rayons de soleil couchant … Pour éviter le piétinement anarchique des touristes, il a été aménagé pour être accessible à tout un chacun, au détriment de son caractère sauvage. Heureusement, les blocs de granit et la côte qu’il longe ne sont pas dénaturés par les interventions de l’homme, du moins pas à cet endroit.

La maison que se fit construire Gustave Eiffel

Le « must » de ce coin de Bretagne, c’est le tour en bateau des Sept-Iles pour aller observer la colonie de Fous de Bassan qui s’est installée sur Rouzic, l’un de ces îlots, situé à une dizaine de kilomètres au large de Perros-Guirec. De loin, on est intrigué par la couleur blanche qui s’étend du sommet de l’île jusqu’à la côte. J’ai pensé tout d’abord à une roche, la dolomie, qui donne cette même couleur au relief, à Santorin par exemple. Mais à Rouzig, ce sont des oiseaux tout blancs, les Fous de Bassan, qui nichent à moins d’un mètre les uns des autres, donnant l’impression d’un sol recouvert de neige. La mer étant calme, le bateau s’est approché au plus près de l’île, nous laissant tout le loisir d’admirer et de photographier ces magnifiques oiseaux marins.

Au passage des autres îles, nous avons rencontré des Macareux moine (je les imaginais beaucoup plus grands), des Pingouins torda (rien à voir avec les Manchots de l’Antarctique), des Cormorans huppés (sans huppe car la période des amours est passée), des Guillemots de Troïl (en 35 ans, la population de guillemots des Sept-Iles est passée de 1000 couples à 20 couples. Comme le pingouin torda, il continue d’être affecté par la pollution par des hydrocarbures. 80% des victimes de la marée noire de l’Erika étaient des guillemots de Troïl.) et, bien sûr, des Goélands argentés qui suivaient le bateau.

Macareux moine
Pingouins torda
Cormoran huppé
Cormorans huppés
Pingouin torda entouré de guillemots. Les guillemots ont un bec effilé.
Goéland argenté

Pour couronner cette magnifique sortie en mer, un Phoque gris est venu nous saluer. Avant notre visite à Océanopolis, j’ignorais que des Phoques s’étaient établis sur les côtes de la Manche.

L’après-midi s’est terminé dans un petit bistrot sur le port, derrière une tasse de chocolat chaud en attendant que la pluie qui s’était mise à tomber cesse ou du moins diminue d’intensité. Nous avons attendu une accalmie, mais nous sommes néanmoins rentrées trempées au camping après une heure de marche le long du sentier côtier.

Mercredi, le temps étant toujours maussade, nous décidons d’aller visiter le centre pour la Ligue de la Protection des Oiseaux (LPO) à l’ile Grande, qui est en réalité une presqu’île. Au moyen de panneaux explicatifs, de reproductions à l’échelle 1:1 et de bornes interactives, on y présente les oiseaux que l’on rencontre sur les côtes et les îles bretonnes, leur alimentation, leur mode de vie, les dangers qui les menacent … Mais la partie que j’ai le plus appréciée, c’est le commentaire par un ornithologue des images prises en direct de l’île Rouzic par quatre caméras qui filment en permanence la colonie des Fous de Bassan. Nous avons pu observer les poussins recouverts de duvet avec un bec noir, alors que celui des adultes est blanc, nous avons assisté aux « calins » que se font le mâle et la femelle quand l’un ou l’autre revient au nid après être allé pêcher , souvent à plusieurs dizaines de kilomètres, nous avons assisté à la gestuelle d’avertissement utilisée par l’oiseau lorsqu’il veut s’envoler: la proximité de ses congénères est telle qu’il doit les avertir de son intention afin qu’ils lui fassent de la place (toutes ailes déployées, son envergure est de 1,8 à 2m). Il tend le bec et le cou en direction du ciel et bat plusieurs fois des ailes Après un ou deux avertissements c’est OK, il peut décoller sans effrayer ses voisins. La vie des Fous de Bassan est passionnante et j’aurais encore de nombreuses infos à vous donner, mais je ne veux pas vous lasser et je termine ici le récit de notre visite au centre LPO. Demain nous reprendrons la route en direction de Prêles.

De ce voyage en Bretagne, très varié et intéressant, je garderai prioritairement en mémoire les moments de bonheur que j’ai éprouvés en me promenant le long des côtes à contempler la mer et le ciel toujours différents au gré de l’heure, de l’humeur du temps, de la marée …. Dommage que le soleil ne nous ait pas accompagnées plus souvent et que nous n’ayons pas pu profiter des magnifiques plages de sable pour y faire trempette.

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