Article rédigé par Monique
Lundi 25 juillet
Départ de Prêles avec deux buts bien précis: aller reconnaître la course que j’organiserai avec Marianne au mois d’août au Val Réchy pour le CAS et parcourir une étape de la route du Rhône à vélo entre Oberwald et Mörel. Premier arrêt à Cornaux pour embarquer Danielle qui nous accompagnera cette semaine. Nous chargeons son vélo dans le garage du camping-car et en route pour le camping des Iles à Sion. Il fait très chaud et nous passons une partie de l’après-midi dans l’eau d’un petit lac qui s’est formé dans une ancienne gravière et qui fait partie du camping.
Mardi 26 juillet
Nous nous déplaçons de Sion à Grimentz (Bendola) avec les transports publics: car postal, train et téléphérique. Cinq changements et deux heures trois quarts de déplacements et d’attente plus tard, nous arrivons à Bendola. Nous nous mettons en route à 13h pour la cabane des Becs de Bosson, que nous atteindrons après une grimpette de quelques 900 mètres. L’itinéraire que nous allons emprunter passe par le Pas de Lona, un col qui sépare le Val d’Anniviers du Val d’Hérens. Le début et la fin du parcours sont assez raides, mais dans l’ensemble l’itinéraire est agréable, varié et agrémenté par une flore magnifique. Une fois de plus, nous constatons que l’Edelweiss et l’Aster des Alpes se côtoient.
Après un peu plus de trois heures de marche, nous arrivons à la cabane où nous déposons nos sacs dans le dortoir que Marcel, le gardien, nous a mis à disposition puis, nous nous installons dans le nouveau réfectoire, inauguré en 2012, éclairé par de grandes baies vitrées. En attendant l’heure du souper, Danielle fait travailler ses neurones sur un mot fléché, Martine lit et moi je consulte Flora Helvetica . On nous sert une excellente soupe aux orties, enrichie des restes de la veille, qui m’a rappelé les « soupes camps de skis » que nous préparions pour nos élèves. Après le repas, nous allons faire quelques pas dans l’espoir d’approcher les bêtes à cornes (bouquetins ou chamois?) que nous avons aperçues de loin. Malheureusement, nous rentrons bredouilles et nous allons nous coucher.
Mercredi 27 juillet
La nuit n’a pas été très bonne: nous avons eu trop chaud sous nos couettes.
A huit heures moins un quart, nous nous mettons en route pour La Vieille, un alpage situé à une heure et demie de marche de la cabane. Le sentier que nous empruntons suit la crête qui sépare le Val Réchy du Val d’Hérens puis il serpente dans les prairies alpines.
Au détour du chemin, le regard de Danielle est attiré par la tache blanche d’un oiseau en vol. C’est un lagopède alpin et il n’est pas seul : nous scrutons le pierrier en contre-bas et nous en dénombrons une dizaine dont le plumage se confond avec les cailloux environnants.
Un peu plus loin, nous nous immobilisons à quelques mètres d’un abreuvoir à proximité duquel une marmotte est aux aguets. Elle ne nous a pas repérées et Martine a même le temps de sortir son appareil photo pour fixer cette rencontre inattendue.
La Vieille est un ensemble de bâtiments qui comprend une minuscule chapelle dédiée à St.Nicolas, dont tout l’aménagement et la décoration intérieures sont en bois. Un vrai petit bijou. Une dizaine de tout petits chalets mitoyens, résidences secondaires de Valaisans épris de calme, et une buvette récente complètent cet alpage improbable.
Après une pause pour goûter et apprécier la limonade aux fleurs de sureau préparée par les tenancières de la buvette, nous nous remettons en route pour atteindre le village d’Evolène, situé 1000 mètres en contre-bas. Ce gros dénivelé n’est pas trop pénible pour nos genoux car il s’effectue sur une longue distance et en grande partie dans une magnifique forêt de mélèzes dont les aiguilles forment un tapis épais.
En passant de 2960m à 1340m, on passe du printemps à l’été en observant la flore: à proximité des dernières taches de neige, les Soldanelles des Alpes pointent leur corolle violette vers le ciel.
Alors que nous perdons de l’altitude, les Gentianes printanières et les Primevères farineuses égaient la prairie.
Plus bas, nous nous asseyons dans une prairie sèche pour pique-niquer. Le nombre d’espèces de fleurs qui nous entourent est un vrai paradis pour les botanistes et surtout pour les insectes et les papillons!
D’Evolène, le car postal nous ramène à Sion. Une douche et un bon plat de spaghettis au pesto nous requinquent .
Jeudi 28 juillet
Aujourd’hui, nous allons nous contenter de « décrasser » nos muscles qui se ressentent de la longue descente de hier. Une balade le long d’un bisse fera très bien l’affaire. Nous partons à Binii, commune de Savièse, avec le camping-car que nous garons sur un vaste parking. Après une demi-heure de marche, nous atteignons le point de départ du bisse du Torrent -Neuf.
Le parcours est très impressionnant: quatre ponts suspendus d’une longueur d’une centaine de mètres enjambent des couloirs d’éboulis vertigineux où il aurait été impossible de reconstruire durablement l’ancien bisse.
Des panneaux explicatifs, des photos d’archives et des reconstitutions de scènes d’antan agrémentent la balade. On ne peut être qu’admiratif en imaginant le travail périlleux que les Saviésans ont dû fournir au XVe siècle pour construire ces canaux d’irrigation. Plusieurs y ont d’ailleurs perdu la vie. En 2005, une association de passionnés s’est mis en demeure de restaurer la partie supérieure du bisse qui avait été remplacée par un tunnel, la faute à Dame Nature qui n’avait de cesse de reprendre ses droits sur l’ouvrage de l’homme.
Tout au long du parcours, la vue, d’un côté sur la plaine valaisanne et de l’autre sur la vallée qui mène au col du Sanetsch est, elle aussi, impressionnante.
Après une heure et demie de marche, on arrive à la buvette du « Chalet de Brac » qui marque la fin de la balade. On revient au point de départ en suivant le même chemin.
Si vous souhaitez faire une visite virtuelle du bisse de Torrent-Neuf, vous pouvez cliquer sur www.torrent-neuf.com Pour rejoindre la parking, nous suivons la partie du bisse encore en activité: son eau alimente un étang qui s’est formé derrière une petite digue en terre et qui joue le rôle de réservoir: il alimente les conduites d’irrigation des prairies et des vignes, réparties sur le coteau saviésan.
Lorsque nous reprenons le camping-car qui est resté en plein soleil toute la journée, on a l’impression d’entrer dans un four! A défaut de climatisation, le voyage jusqu’à Mörel, au-dessus de Brigue, se fera toutes fenêtres ouvertes!
Vendredi 29 juillet
Article rédigé par Martine
De Mörel où nous avons passé la nuit au camping, nous prenons le train pour Oberwald.
C’est là que commence la deuxième étape de la route du Rhône: Oberwald – Brig. Monique et moi avons déjà effectué le tronçon de Brig à Montreux il y a deux ans mais c’était au printemps et la vallée de Conches était encore sous la neige si bien que nous avons dû renoncer à partir d’Oberwald. Nous comblons donc cette lacune en compagnie de Danielle… Va-t-elle supporter notre rythme ?
Le départ d’Oberwald est tranquille : chemin vicinal longeant des prairies et parcourant des sous-bois que nous apprécions car la température monte à 27°.
Finalement, nous atteignons Ernen sans trop de difficulté. « Nous avons mangé notre pain blanc », nous dit Danielle après avoir examiné le profil de l’étape. Après un en-cas pour nous redonner du tonus, nous entamons la montée sur Ausserbinn… Nous sommes inquiètes mais nous arrivons à rester sur le vélo. Nous ne sommes, par contre, pas au bout de nos peines, le plus dur est à venir: descente assez raide dans les gorges de Binnaschlucht jusqu’au « Römerbrücke » et remontée tout aussi pentue de l’autre côté.
Nous poussons les vélos… nous arrivons en haut. Je crois que la perspective de la descente de Grengiols à Mörel nous donne des ailes. Et elle fut belle, cette descente! Jamais nous n’en avons dévalée une si longue…
Cette étape rappellera des souvenirs à quelques-uns de nos lecteurs!
En résumé, nous avons parcouru 45 km en 03h12. Une bonne moyenne pour Monique et moi et un peu en deçà de ses possibilités pour Danielle. Mais nous sommes toutes les trois contentes de notre journée.